Longtemps vanté pour ses immenses potentiels en ressources naturelles et écologiques, la République Démocratique du Congo n’attend pas d’arrêter de faire parler d’elle. En effet, celle-ci envisage de nourrir l’Afrique avec un plan de financement de 6,6 milliards de dollars sur dix ans.
L’annonce a été faite il y a de cela une année lors du forum sur l’Agribusiness en RDC (DRC Agribusiness Forum) tenu du 04 au 05 octobre 2023 à Kinshasa, ouvert par M. Sama Lukonde, alors Premier Ministre de la République Démocratique du Congo. Organisé à l’initiative du gouvernement congolais et avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD), le forum avait pour but d’inciter les investissements du secteur privé dans les chaînes de valeurs agricoles et de rendre dynamique l’agrobusiness dans le pays.
Durant ce forum tenu en la présence de diverses éminentes personnalités, parmi lesquelles des responsables gouvernementaux, des chefs d’entreprises publiques et privées, des investisseurs ainsi que des chefs des filières agricoles, la RDC a présenté son pacte national de l’alimentation et de l’agriculture conclu lors du sommet sur la souveraineté alimentaire et la résilience tenu en Janvier 2023 à Dakar à l’initiative de l’État sénégalais et de la BAD.
Et d’après des informations nous parvenant des canaux officiels de la Banque Africaine de Développement (BAD), cinq grandes recommandations ont été formulées pour développer les chaînes de valeurs agricoles au cours de ce forum; à savoir :
Adopter une approche par filière et par projet, avec un véritable accompagnement du gouvernement (facilités fiscales et administratives, disponibilité des infrastructures socio-économique de base et énergétique, etc.) pour la relance du secteur agricole.
Limiter toute charge, frais et imposition, à un maximum de 25% de la valeur pour les activités relatives à la production et aux exportations.
Mettre en place un fond souverain pour soutenir l’agriculture et des centres d’agrégation pour appuyer et accompagner les petits investisseurs agricoles.
Renforcer les capacités et le rôle des entités territoriales décentralisées dans la gouvernance du secteur agricole, l’approbation et l’application effective de l’approche chaînes de valeur et agriculture durable, mécanisme de garantie et d’atténuation des risques et accès au financement.
Harmoniser le cadre réglementaire : loi sur les Zones Économiques Spéciales (ZES), loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture, loi sur les Partenariats Publics-Privés (PPP).
Et c’est en perspective de ces engagements que le gouvernement de la Première Ministre Suminwa Tuluka une fois établi, s’est investi dans la continuité de ces actions visant à promouvoir le développement agro-industriel du pays. On note que le 02 septembre 2024, la Cheffe du Gouvernement recevait dans son Cabinet, l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de Serbie, M. Mijolrub Jetvic. Et ce dernier a informé le gouvernement congolais du désir de s’allier à la RDC pour accélérer le développement agro-industriel du pays par l’implantation des usines de transformation agricole ; notamment du maïs et du blé.
« La RDC a une richesse incroyable avec de l’eau, du sable, du soleil et des terres arables. Nous voulons appuyer la RDC dans la transformation des produits de consommation primaire grâces à ses usines, transformer les produits alimentaires qui pourront nourrir l’Afrique et le monde, transformer les produits agricoles tels que le maïs et le blé mais aussi transformer les produits finalisés tels que les boîtes de conserve. » Se confiait l’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire Serbe aux micros des canaux officiels.
Tout comme son prédécesseur, le Gouvernement Suminwa accorde une place de choix au développement de l’agriculture avec le premier pilier de son programme d’actions (PAG 2024-2025) qui prévoit la mise en place d’un programme visant à lancer une suite d’investissements des jeunes dans l’agro-industrie, qui s’associera aux gouvernements provinciaux pour recruter des jeunes entrepreneurs dans tous les domaines de l’agro-industrie, à équiper des centres d’incubation-pépinière d’entreprises agricoles des femmes et des jeunes installés dans les centres de production agricole ainsi qu’établir des coopératives agricoles modernes avec des moniteurs dans les 417 secteurs et les 264 chefferies du territoire national.
Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, ses quatre millions d’hectares de terres irrigables, sa diversité climatique permettant une exploitation agricole toute l’année, ses 9% d’eau douce exploitable au monde, ses pâturages d’environ 125 millions d’hectares ayant une capacité de charge de 40 millions de têtes de gros bétail, l’importance de sa population, notamment jeune et féminine, la RDC possède les capacités inéluctables de nourrir toute l’Afrique et de devenir l’un des épicentres mondial de l’industrie agricole.
Cliver Bosoki
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