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L'industrie textile en RDC

Cliver Bosoki

Il fut un temps en République Démocratique du Congo où s’habiller en Made in Congo était une affaire courante. Avec des sociétés emblématiques telles qu’UtexAfrica, Solbena, Sotexki, Syntexki, Fitiaf, Novatex et autres. La RDC, à l’époque Zaïre, a connue son âge d’or dans l’industrie textile des années 1970-1990 ; mais triste est de constater une tout autre réalité aujourd’hui.

 


En effet, les instabilités politiques et économiques connues vers la fin des années 90 auront été d’une extrême fatalité pour ce secteur qui, plus tard, vers l’an 2000 n’aura pas survécu de son hémorragie. On note les concurrences extérieures notamment des textiles en provenance de Chine et d’Inde comme des points saillants qui ont concouru à abattre le textile congolais ; notamment avec le vide de production qu’auront effectué nos industries avec leurs intermittences de production suites aux grèves et autres situations malencontreuses. Ce qui a offert une marge de manœuvre aux textiles étrangers de saturer le marché.

 

Une vingtaine d’années plus tard, l’industrie du textile congolais tente tant bien que mal de s’en remettre mais il semble que le coup de poignard a été très profond au point que la guérison de la blessure tarde encore. Quel est le vrai problème ? A quoi doit-on s’attaquer en premier ? Doit-on rebâtir sur les ossements desséchés ou tout détruire simplement et repartir de zéro ?

 

A noter que l’industrie du textile en RDC est encore riche en potentiel et présente toujours des facteurs dignes et susceptibles de relancer une production locale, selon les experts ; notamment avec la production en grande quantité de la fibre de coton qu’elle produit toujours dans sa partie Nord-Ouest. Cependant, des défis importants sont à relever ; tels que ceux liés aux matériaux, à la logistique et aux infrastructures. Liés aussi à un très faible pourcentage d’usines qui fonctionnent encore et un problème agricole qui entrave le développement de la culture de coton et certaines fibres telle que le lin et autres.

 

Toutefois, la croissance en demande de vêtements de qualité et abordable sur le marché pourraient être un socle pour stimuler la production en incitant les entrepreneurs locaux à s’investir tant bien que mal afin de contrer les importations étrangères dont les plaintes ne cessent de croître. Aussi, des évènements et salons de mode de grande envergure sauront être des leviers de croissance pour booster et promouvoir le goût à l’investissement dans ce secteur.

 

Un constat effectué par les experts de notre rédaction atteste une émergente envie d’entreprendre dans ce secteur notamment chez la plupart des jeunes. Mais ces derniers déplorent en masse un système d’accompagnement très faible et un accès au financement presque inexistant ; preuve de la lenteur du développement du secteur.


Cliver Bosoki

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