La deuxième édition du Marché Agricole Bilanga ya Betu, MAGRIC ByB 2 en sigle, s’est tenu du 22 au 28 juillet 2024 au Stade Albert à Kinshasa. Durant cet évènement, nous pouvons noter l’organisation d’exposition et vente de produits, des conférences, des ateliers et des tables rondes auxquels ont participé des acteurs publics et privés. Un accent particulier a été mis sur le Bilanga ya Betu Junior qui ont été initié à l’agriculture familiale et à l’entrepreneuriat agricole.
Les étudiants-entrepreneurs étaient également de la partie ; parmi lesquels nous pouvons citer ceux de l’Université de Kinshasa. Enfin les entrepreneurs agricoles vivant avec handicap ont pu partager leurs expériences.
Avec le Docteur Serge Mbay Kabway, Coordonnateur du MAGRIC, le magazine de l’entrepreneuriat, L’Entrevue, revient sur cet épisode qui a affiché un caractère national avec des délégations des provinces du Lualaba, du Kongo Central, du Haut-Katanga, du Kwango et du Kwilu ; et international avec la participation des professionnels venus de la République Centrafricaine, du Cameroun, du Congo-Brazzaville, de la Belgique et de la Pologne.
Quel est l'objectif du Marché Agricole ?
Le Marché Agricole Bilanga ya Betu 2e Édition a eu pour objectif d’apporter sa contribution à la création d’un écosystème formé des différents acteurs de la chaîne des valeurs qui sont appelés à se rencontrer, échanger des informations, connaître ceux qui sont dans l’approvisionnement en intrants, la production primaire, l’agro-transformation, le conditionnement, le transport, l’exportation et la communication.
De quelle ville parle-t-on ?
Premièrement, il faut savoir que, selon les Experts, d’ici 2050, la population mondiale passera à neuf, voire dix, milliards d’habitants et qu’un habitant sur deux vivra en ville. A ce moment-là, Kinshasa atteindra les trente millions d’habitants.
Et deuxièmement, pour répondre à votre question, nous avons fait preuve de pragmatisme en prenant l’exemple de Kinshasa. Car nous y sommes et y vivons, nous sommes directement confrontés aux difficultés de notre ville.
Cette ville est-elle si mal nourrie que ça pour, disons-le, tirer une sonnette d’alarme à travers le MAGRIC ?
Si nous ne réfléchissons pas à la situation actuelle et nous ne nous projetons pas dans le futur, nous continuerons toujours à dépendre des autres, de l’extérieur et participerons que très peu à notre propre alimentation. La sécurité et souveraineté alimentaire resteront utopique.
Il est donc important de tirer une sonnette d’alarme à travers le MAGRIC afin d’éveiller, d’aiguiser cette conscience sur les problèmes des enjeux alimentaires mondiaux.
Nous devons apprendre à faire une lecture de la situation dans sa globalité ; car nous ne parlerons pas uniquement de l’alimentation de la République Démocratique du Congo en faisant fi du reste du monde. Nous devons aborder cette question en considérant la RDC comme une partie d’un grand tout.
Quelles sont les résolutions prises lors de cet évènement ?
Il y a eu une conscience des participants et des différents acteurs au sujet de la nécessité de créer, ce que nous appelons aujourd’hui, la Communauté MAGRIC. Car, au-delà de l’évènement proprement dit que nous organisons une fois l’an, ils ont compris l’importance de continuer à communiquer, à collaborer et à échanger.
Grâce aux ressources numériques, il est possible d’avoir un programme d’actions annuel avec des interventions trimestrielles. Continuer aussi à mettre l’accent sur l’entrepreneuriat des étudiants et renforcer le programme de Bilanga ya Betu Junior dédié aux adolescents et aux enfants à partir de 2 ans.
A votre avis, quel impact à court et moyen terme pourrons-nous observer dans la ville de Kinshasa ?
Nous avons d’abord cette solidarité naissante entre acteurs de la chaîne de valeurs. Ces acteurs qui sont resté pendant une semaine à se découvrir, à échanger et à comprendre les forces et les faiblesses des uns et des autres, à réaliser les opportunités qui se présentent à tous et les menaces qui nous guettent.
Cet évènement va réveiller ceux qui n’ont pas participé au MAGRIC et les pousser à rejoindre ce train qui fait la promotion de la chaîne de valeurs agricoles.
La collaboration entre l’Université de Kinshasa et la Communauté MAGRIC qui donnera accès aux ressources universitaires notamment le laboratoire de la Faculté des Sciences Agronomiques sera également un impact de cette édition du Marché Agricole Bilanga ya Betu.
« Jamais deux sans trois » dit-on…
Le MAGRIC s’affirme et il y a beaucoup de nouvelles idées, propositions et suggestions des participants pour nous permettre de nous améliorer afin d’étendre notre impact aux agripreneurs de Kinshasa, des provinces congolaises et pourquoi pas de l’étranger ? Le MAGRIC est appelé à se développer.
Rappelons que le MAGRIC 2024 a bénéficié de la participation de l’ANAPI, de l’ONAPAC, du FOGEC, de l’INERA, de l’ANAPEX, du Ministère du Commerce Extérieur, du Ministère de l’Agriculture, du Département de Certification des Produits locaux de l’OCC.
L'Entrevue
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